L'accessibilité est un droit fondamental

Dans cette série de blogs, nous publions les contributions des intervenant-e-s lors de la manifestation sur la Place fédérale avant le dépôt de l'initiative pour l'inclusion.

Le 5 septembre, jour du dépôt de l'initiative pour l'inclusion, Sara Kornacki a parlé des structures qui créent la souffrance. Le temps est venu de créer une Suisse accessible à toutes et tous.

Photo de Sara Kornacki. Sara porte ses cheveux châtain clair attachés. Sara porte une chemise en jean, de grandes boucles d'oreilles, des lunettes et tient un microphone à la main. Crédit photo : Pro Infirmis

Sara Kornacki tient un discours lors de la manifestation précédant le dépôt de l'initiative pour l'inclusion le 5 septembre 2024. Photo ©Pro Infirmis

Discours de Sara Kornacki

Chères personnes présentes,

Nous sommes réuni-es aujourd'hui pour réfléchir à la Suisse dans laquelle nous voulons vivre demain. La Suisse actuelle n'est, malheureusement, toujours pas prête à répondre aux besoins des personnes en situation de handicap.

Un exemple frappant est celui de l'AI, ici à Berne. Je ne vais pas vous parler des démarches administratives aujourd’hui — nous savons toutes et tous combien elles peuvent être compliquées. Non, je voudrais attirer votre attention sur le bâtiment lui-même. Si un endroit devait absolument être accessible aux personnes handicapées dans cette ville, ce serait bien celui de l’AI !

Eh bien, je vais devoir vous décevoir. Car même ce bâtiment n’est pas inclusif, et j’en ai fait l'expérience de manière personnelle.

Je suis autiste et facilement submergée par les stimuli. Le jour où j’avais un rendez-vous à l’AI, je me sentais mal. J’ai alors demandé s’il y avait une salle de repos où je pourrais attendre au calme. Un espace comme celui-ci existe pourtant ici, sur la place, dans cette tente à l’arrière. Mais la réponse de l'AI a été négative. La seule solution qu’ils m’ont proposée était la cafétéria bruyante. La deuxième fois que j’ai demandé, cette fois de manière plus insistante, un espace calme, on m’a encore refusé. Ce n’est que lorsque je me suis effondrée, en crise, dans la cafétéria, qu’ils m’ont emmenée dans une salle de réunion vide. À ma connaissance, il n’y a toujours pas de véritable salle de repos dans le bâtiment de l’AI.

L’accessibilité n’est pas un luxe. Elle est un droit fondamental.

Le bâtiment de l’AI illustre bien la situation de toute la Suisse. De la même façon que l’inaccessibilité de ce bâtiment provoque des souffrances inutiles, les structures actuelles en Suisse créent elles aussi des souffrances et des barrières évitables.

Mais nous avons le pouvoir de supprimer ces barrières !

Nous voulons une Suisse qui réponde aux besoins de toutes et tous ! Nous voulons une Suisse qui permette à chacun-e de vivre dignement !

C'est pour cela que nous sommes ici aujourd'hui et que nous déposons l’initiative pour l'inclusion : pour bâtir ensemble une Suisse accessible à tou-te-s.

Merci !

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